Pourquoi je parle de traumatisme et de résilience ? Certes parce que je suis psychologue depuis 17 ans et que j’ai été amenée à accompagner des personnes ayant perdu leur emploi, perdu leurs proches, été agressée physiquement ou verbalement, ayant traversé des dépressions, des burn out, etc.
Mais aussi parce que moi aussi j’ai subi mon lot de traumatisme et de drame professionnel et personnel :
- Le manque d’attention de mon entourage
- La rupture d’anévrisme de mon père
- Les moqueries et les vexations à l’école, les humiliations
- Des agressions physiques et verbales
- Des deuils, des ruptures
- Un burn out
Et ce que j’ai pu observer chez moi, c’est ma grande capacité de résilience naturelle ainsi que toutes les forces que j’ai su développer :
- La capacité à tenir debout dans les tempêtes
- La capacité à rebondir
- La croyance que demain est un jour meilleur
- La foi que tout est possible même quand tout semble sombre
D’où mon expertise que j’ai su développer au fils de mes 17 ans de carrière pour faciliter les passages à l’action des personnes et leur permettre de retrouver la joie dans leur vie.
Actuellement, la situation
Nous avons donc passé 2 mois confiné et cela a été vécu de manière plus ou moins simple pour les uns et les autres. Je dirais même que cela a pu être difficile voire très difficile pour d’autres.
En ce qui me concerne, je suis restée 56 jours chez moi et je vous avoue que cela a été par moment simple et agréable et à d’autres moments j’avais une forte envie de voir d’autres choses et d’avoir d’autres point de vue.
Le déconfinement est intervenu et de nouveau cela a été vécu de manière fort diverse pour les uns et les autres. Pour certains cela a été le bonheur, la libération et pour d’autres se sont les peurs et les inquiétudes qui sont arrivées.
De mon côté, je peux vous dire que le déconfinement a plutôt été une source de renouveau et de libération. Mais, cela a été aussi le moment de se confronter à la nouvelle réalité économique et personnelle.
Au niveau global, nous pouvons observer que le confinement n’a pas été sans conséquence pour biens des gens : promiscuité, parfois violence familiale, parfois des remises en question, parfois des demandes de divorces, parfois des comportements addictifs :
- Jeux vidéo, série Netflix
- Augmentation de la consommation de nourriture : on dit qu’en moyenne les gens ont pris 2,5 kg (le plaisir, la compensation aussi).
- L’alcool, le tabac 5,5 millions de personnes indiquent avoir accru leur consommation d’alcool et pour les fumeurs de tabac et de cannabis, les gens déclarent une augmentation de 25%.
Le retour à la « normal » n’est donc pas simple. D’autant que la normal n’est pas de mise.
Le monde de demain comme on dit ne sera pas le monde d’aujourd’hui.
Je vous invite à vous interroger si ce n’est déjà fait sur vos inquiétudes, vos questionnements, vos préoccupations du moment. Ou est-ce que vous vivez cette période très bien ? Ce qui est parfait également. Je vous invite tout de même à lire la suite de cet article, vous aurez peut-être 2, 3 trucs à apprendre.
Le syndrome de la cabane : je vous fais un petit point également sur ce syndrome dont vous avez sans doute entendu parler. Ce syndrome est issu des comportements des chercheurs d’or aux USA qui restaient enfermé des mois et avaient du mal avec un retour au réel : c’est un peu ce que certaines personnes vivent aussi avec ce déconfinement : peur de sortir, peur du virus, peur des gens. Ces peurs sont en lien avec la peur ultime que nous portons tous au fond de nous : la peur de la mort. C’est pourtant cette peur qui nous rend la vie précieuse, mais nous inquiète également.
Maintenant que nous avons fait le point sur ou nous en sommes les uns et les autres. Soyez certains que tout cela n’est pas fatal. Il y a quelques points sur lequel il est possible d’être vigilant pour avancer et trouver des solutions afin de cheminer vers garder la joie dans sa vie et prévenir le traumatisme.
Je vous invite à rester centrer sur vous lors de la lecture de cet article et non pas à vous dire : « Ah tiens ça c’est ma tante, mon oncle, mon ami, ma collègue ». Il est possible que vous ayez raison et si c’est le cas : partagez cet article à vos proches !
Je vous livre ici 5 clés à mettre en œuvre dans votre quotidien pour éviter le traumatisme.
1 : Eviter le dénie
Il arrive souvent que les personnes préfèrent ne pas regarder la réalité en face, se dire que tout va bien ou que ce n’est pas si grave. Cela est une forme de dénie de la réalité. Il est clair que face à certains évènements, il est tout à fait normal de ne pas aller bien et de prendre quelques jours ou semaines pour s’en remettre. Il est correct de ne pas vouloir en parler aux autres, mais se mentir à soi-même ne vous permettra jamais de vous en remettre.
Posez-vous la question ? est-ce que vous êtes à cette place-là ? est-ce que vous usez ou abusez du dénie ? ou pas du tout ce n’est pas votre genre ?
2 : Sortir de l’isolement
Beaucoup de personnes lorsqu’elles sont mal, pas bien, dans la peine, l’angoisse, l’inquiétude, elles ont tendance à s’isoler des gens, des autres, parfois-même d’elle-même.
S’isoler ce soi c’est l’attitude qui consiste d’aller vers les gens, mais que ne pas parler de soi, de son vécu, en sommes c’est de s’isoler à l’intérieur de soi et ne pas extérioriser ce qui se passe pour soi.
Et bien sûr pour justifier cette attitude bien des possibles existent : « je ne veux pas inquiéter, je ne veux pas déranger ».
Je peux vous garantir que cette attitude n’est jamais aidante pour soi-même. L’isolement vous laisse seul avec vos soucis et/ou dans le dénie comme nous en parlions en point 1.
Posez-vous la question : Est que vous avez tendance à vous isoler, à ne pas parler de vous ?
Sachez que lorsque nous n’allons pas bien, nous n’avons jamais besoin d’être seul.
3 : En parler
Donc, comme nous en parlions en point 2, ne pas s’isoler et oser être dans la relation. Il est également nécessaire d’oser prendre sa place dans la relation et parler de son vécu, de ce qui a pu être difficile pour vous ou de ce qui l’est encore.
Je ne vous invite pas à parler de tout cela avec la planète mais avec quelques personnes choisies en qui vous avez confiance pour oser faire de la place à ce qui est là pour vous.
Pour autant, il n’y a pas besoin de ressasser : cela n’est pas bon psychologiquement non plus. Si vous boucler sans cesse sur le sujet cela peut devenir nocif. Dans ces cas là c’est un signe que le trauma s’installe.
Donc vous l’avez compris, il faut s’exprimer sur le sujet mais ne pas parler que de cela.
4 : Se faire aider
Demander de l’aide est une compétence.
Si de fait, vous voyez que vous êtes dans l’isolement, que vous avez du mal à oser exister dans la relation, qu’il est difficile pour vous de parler de ce que vous avez vécu ou de ce que vous vivez toujours. Demande l’aide d’un professionnel est une bonne piste : c’est un moyen pour sortir de l’isolement, trouver des réponses, trouver de la prise, trouver de l’aide.
C’est l’aide qui va apporter un regard extérieur et professionnel. Qui va peut-être vous aider à vous débarrasser de blessures plus anciennes en lien avec celle que vous traversez présentement.
Sachez que nous sommes plus ou moins résilient mais nous le sommes tous naturellement. Aussi, lorsque nous n’arrivons pas à nous remettre d’un évènement : c’est un peu comme la machine s’enraye ou comme lorsqu’une plaie s’infecte. Il est nécessaire de se faire aider pour guérir plus rapidement.
Plein de possibilités existent et il est essentiel de trouver celle qui est juste pour vous. En ce qui me concerne : je vous suggère l’EMDR.
5 : Ne pas avoir peur de la peur
Et pour finir le dernier point qu’il est important de surveiller la peur de la peur.
Bien souvent lorsque nous avons fait tout cela :
- Nous avons pris conscience et nous nous n’avons pas été dans le déni.
- Nous ne nous sommes pas isolés.
- Nous avons su en parler a juste propos
- Et si besoin nous nous sommes fait aider.
Il arrive en suivant la peur que cela recommence, que cela revienne. Comme des gens ont peur actuellement de la seconde vague.
Ce qu’il est important de comprendre c’est que nous ne parlons pas ici de savoir si cela va recommencer ou pas réellement mais de la peur qui existe que cela puisse recommencer. Et donc, la peur de devoir revivre la même situation. Mais, de fait, si nous avons suivi toutes les étapes, nous devrions avoir développé des forces, des atouts qui nous permettraient si par hasard nous étions confrontés à la même situation de ne pas la revivre de la même manière.
De ce fait : il n’y a pas de risque que cela recommence. Si la situation se répète nous serons une personne différente et donc nous traverserons cela de manière différente.
Mes derniers conseils
Soyez vigilants attentifs à vous et aux autres.
Soyez bienveillant envers vous-même : c’est une des plus belles clés pour se créer une belle vie.