Elles sont là souvent tapies dans l’ombre, parfois intenses souvent insidieuses.
Les peurs nous font peurs.
Mais dans le fond qu’est-ce que la peur ?
La peur est une émotion intense que nous vivons lorsqu’une situation, un lieu, un évènement, une personne nous amène à nous sentir en danger, à nous sentir menacé.
Au niveau physique, il y a une réaction des humeurs avec une activation de l’amygdale qui a des conséquences sur notre corps : accélération de notre rythme cardiaque, bouffées de chaleur, parfois des sensations d’étouffement, une gêne au niveau de l’estomac. En sommes, notre corps nous prépare au danger en activant ses systèmes et souvent en inhibant notre pensée rationnelle. La peur prépare notre corps à fuir et/ou à se défendre.
Ainsi donc la peur est quelque chose de bien plus réel que juste ce qui se passe dans nos têtes.
Evidemment, bon nombre des peurs que nous traversons ne sont pas liées à une mise en danger réel mais perçu comme tel par notre esprit.
Bon nombre de nos peurs sont des peurs irrationnelles. Elles sont le fruit de nos croyances, de notre histoire de vie, de nos phobies, de nos doutes, de notre manque de confiance en nous. Nos peurs psychiques sont souvent liées à des émotions « négatives ».
Les grandes peurs que nous partageons
Il existe des peurs que nous retrouvons chez bon nombre de personnes et que nous pouvons tous vivre à des niveaux d’intensité plus ou moins important.
Tel que :
- La peur du jugement
- La peur des foules
- La peur des discours en public
- La peur des araignées, des serpents
- La peur du rejet
- La peur du succès
- La peur de l’échec
- La peur de la mort
- La peur …
Evidemment cette liste n’est pas exhaustive car chacun de nous possède ses propres peurs, ses propres doutes, ses propres angoisses.
De plus, le contexte, la situation va amener des réactions très différentes en fonction des uns et des autres, car notre vécu, notre histoire de vie nous est personnelle.
Ainsi, les peurs font partie de la vie, de nos vies. Elles sont petites, intenses, bouleversantes, paralysantes, drôles, stimulantes.
De fait, les peurs ont toujours un message à nous faire passer.
Ecouter ses peurs
Les peurs lorsqu’elles arrivent comme nous l’avons compris sont dus à un évènement extérieur et à une perception de danger, de menace.
Il est donc essentiel d’écouter cette peur et d’analyser ce qui se passe :
- Il est possible que le danger soit réel : je suis au bord d’une falaise, je peux tomber et me tuer. Une personne me suit dans la rue, une personne me menace directement avec une arme, etc.
Dans ces cas : le danger est réel et il est important de réagir : alerter des personnes qui peuvent nous aider, fuir afin de se mettre en sécurité.
A savoir : parfois lors de ces situations de danger réel il y a des personnes qui peuvent vivre une situation de figement. Cet état bien connu des experts et des psychologues est le moment ou face à un danger une personne ne réagit pas, elle reste figée. Elle est consciente du danger mais incapable de bouger. Cela est dû à une réaction physique du corps tellement intense qu’il crée le figement. C’est-à-dire que la personne qui traverse cela est réellement incapable de bouger. Il est important de bien comprendre cela : car souvent les personnes qui traversent un figement vivent a posteriori de la honte de ne pas avoir su réagir. Alors que, comme vous l’avez compris, elles étaient juste dans l’incapacité physique de le faire.
Mais fort heureusement ces situations nous ne les croisons pas tous les jours.
- Il existe aussi des peurs irrationnelles : c’est-à-dire des peurs ou nous ne sommes pas réellement en danger. Ces peurs-là sont la peur de faire un discours en public, la peur du jugement, la peur du succès, etc.
Ces peurs sont liées à des craintes mais non à une situation réelle. Elles peuvent parfois être reliées à une situation précédente qui a été mal vécu, mais ce n’est pas toujours le cas.
La peur de parler en public existe chez bon nombre de personne et ces dernières vous diront qu’elles ont peur des critiques, des jugements, d’être vue. Mais pourtant, bon nombre de ces personnes ont déjà parlé en public et tout s’est très bien passé.
Ces peurs ont également un message à nous dire et il est important de l’écouter autrement nous laissons la peur de côté et elle risque de revenir.
Revenons sur notre exemple de discours en public. En écoutant la peur la personne peut comprendre ce qui se passe pour elle et mettre en place des actions concrètes pour que tout cela se passe bien. D’où vient ce type de peurs ? Cela dépend des personnes :
- La peur de mal faire, de ne pas savoir quoi faire : Il est important de bien préparer son intervention et de travailler la confiance en soi.
- La peur des jugements, des critiques : il est important de travailler l’acceptation car de fait il est impossible de plaire à tout le monde et de travailler aussi la confiance en soi.
- La peur de l’indifférence, d’ennuyer : il est essentiel de travailler la confiance en soi et peut-être de se faire coacher pour bien préparer son intervention.
- La peur d’être ridicule : il faudrait travailler l’acceptation et la confiance en soi.
- La peur de bégayer : dans ce cas travailler sa préparation, sa respiration, sa gestion du stress et sa confiance en soi.
- La peur de …
Comme vous pouvez le voir avec cet exemple une même situation peut évoquer des peurs différentes chez les personnes et parfois certaines peuvent cumuler plusieurs peurs. C’est ce qui complique le travail.
Derrière les peurs ?
Pourquoi écouter les peurs ? Comme nous venons de le voir c’est bien parce qu’elles ont un message à nous faire passer et que nous pouvons en l’écouter passer à l’action pour nous en occuper.
Mais de fait, en écoutant nos peurs, cela nous permet de comprendre nos besoins.
Si je reprends mon exemple de la peur de faire un discours en public et des différentes peurs qui peuvent y être reliées. Les besoins en arrières peuvent-être :
- Le besoin de bien faire son travail
- Le besoin de reconnaissance
- Le besoin d’être aimée
- Le besoin d’être vue
- Le besoin d’être accepté tel que nous sommes
- Le besoin de …
Pourquoi est-ce important de prendre conscience de ses besoins ? Parce que c’est en nous occupant de nos besoins réels que nous réduisons nos peurs ?
Si je m’occupe régulièrement de mon besoin de reconnaissance et que je suis reconnue par les personnes importantes pour moi. J’aurais moins peurs des jugements des autres car je connaîtrais ma valeur.
Agir avec ses peurs ?
C’est pourquoi il est essentiel d’agir avec la peur. En effet, nous entendons souvent des discours qui nous invite à mettre la peur de côté, à oublier nos peurs irrationnelles, à les banaliser.
Je pense au contraire qu’il est essentiel lorsqu’une peur est là de l’écouter, d’entendre les besoins et d’agir à partir de cette dernière. C’est elle qui nous permettra de poser des actes dans le respect de qui nous sommes réellement.
Je vais vous donner un exemple personnel :
Il y a 10 ans, j’ai décidé de créer mon entreprise : l’envie d’être à mon compte, d’être mon propre patron. Le rêve de petite fille d’être en profession libérale, d’avoir mes clients.
Je décide de me lancer mais lorsque j’en parle autour de moi, bon nombre de personnes me disent que ce n’est pas une bonne idée, que ce n’est pas le bon moment, que je ne vais pas gagner ma vie.
Je vous avoue que cela me perturbe et j’ai ainsi pris conscience que cela faisait écho à ma propre peur de ne pas gagner ma vie et ma peur d’échouer.
De ce fait, j’aurais pu passer au-dessus, aller de l’avant et suivre mes rêves.
Mais, j’ai fait plus que cela : j’ai accueilli ces peurs, j’ai compris que oui j’avais peur et que oui je pouvais échouer et oui je pouvais ne pas réussir à gagner ma vie. J’ai compris que mon besoin en arrière était un besoin de reconnaissance et de réussite.
Dès lors, c’est en acceptant ces peurs et ces besoins que je me suis lancé avec ces peurs en sachant que c’était une possibilité mais en sachant aussi que c’est en passant à l’action que je prenais le risque de réussir et de gagner ma vie également.
Voilà 10 ans de passé et je peux dire que j’ai réussi mon pari : j’ai gagné ma vie, j’ai eu des clients et je suis fière de moi et de ma réussite dans ce chemin de vie.
Pour conclure
Je vous invite à accueillir vos peurs, à les écouter, à trouver vos besoins et à agir à partir de cela. Afin de vous créer une belle vie : la vie de vos rêves et non celle de vos peurs.